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Aujourd'hui c'est mon anniversaire. Il est trois heures du matin et comme d'accoutumée, je cherche encore le sommeil...

Cette voix me hante encore l'esprit et dans le noir, je cherche furtivement un mouchoir à mon chevet pour m'éponger le front. Cela est assez courant depuis un certain temps et j'avoue que je commence à m'y faire.L'amertume et la lassitude sont en train de remplacer  progressivement Les questions fondamentales et existentielles. Dois-je tout plaquer? Continuer la routine en espérant que cela change? Tenter de rentrer dans le moule?

Le calme de la nuit est à la fois apaisant et angoissant. J'ai peur. Mais de quoi? Je ne saurais le dire mais je sens mon estomac noué et j'entends cette voix qui n'en finit pas de retentir comme une cloche d'église dans ma tête.  Je réussis quand même à entendre mon téléphone. Ce doit sûrement être la notification de message d'une des rares personnes qui s'est sans doute souvenue que j'avais un an de plus. La ferveur des surprises d'anniversaire et des cris endiablés de mes amis est bien loin derrière. Ce n'est plus si important que çà mon anniversaire. Je me contente juste de murmurer un "merci seigneur" et cela suffit amplement.

Mon loft est vide et même les pièces insonorisées ne suffisent pas à estomper les échos de ce vide bruyant. Oui ce vide a une voix grave. La deuxième chambre de l'appartement n'a jamais reçu de visite. Ma sœur cadette préfère rester dans les jupons de maman parce que selon elle c'est plus confortable.

J'ai toujours été celle qui aimait l'aventure, celle qui sautait le pas, qui avait le gout du risque. Je ne sais plus quand le temps s'est arrêté , quand la routine s'est installée. Je me suis laissée absorbée par mon boulot, j'ai arrêté de vivre , j'ai arrêté de profiter . J'ai arrêté d'appeler maman tous les jours et  j'ai fini par m'éloigner de ma famille qui pourtant était mon repère depuis ma naissance. 

La semaine dernière encore, au mariage de ma cousine tout le monde se plaignait de mon absence répétée aux réunions de famille. Je me contentais de répondre que j'étais occupée et que je viendrais au prochain rassemblement. La vérité était toute autre. J'avais fini par me lasser des reproches de mes tantes sur le fait que j'approchais la trentaine et que je devais , me trouver un mari , fonder une famille , avoir des enfants  tout comme mes autres cousines du même age qui pour la plus part étaient à leur noces de cuir ou de froment avec au moins une maternité. 

J'ai trente ans aujourd'hui et cela sonne comme une sentence. Je surprends souvent le regard inquiet de maman sur moi. Je sens le poids de l'angoisse et l'amertume dans sa voix quand elle me demande si je vais bien. Je réponds toujours par l'affirmative mais au fond de moi, je ne sais pas. En fait, je crois plutôt que je ne sais plus faire la différence entre aller bien physiquement et se sentir bien dans sa peau. 

la sonnerie aiguë de mon réveil me ramène soudain à la réalité. J'ai encore passé une nuit blanche. Il est 7 heures et je dois me préparer pour le boulot.

Je m'appelle LYA , j'ai trente ans et il est temps de fermer ce chapitre.

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